Pour que cette Caverne vous livre tous ses secrets, il faut suffit de passer le pas de cette porte et vous présenter.

Sur ce... visiteurs de passage je vous souhaite une bonne journée.

Némésis.
Pour que cette Caverne vous livre tous ses secrets, il faut suffit de passer le pas de cette porte et vous présenter.

Sur ce... visiteurs de passage je vous souhaite une bonne journée.

Némésis.
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.



 
AccueilAccueil  PortailPortail  Dernières imagesDernières images  S'enregistrerS'enregistrer  ConnexionConnexion  
Le bug a été levé ! bonne visite sur la Caverne Wink
Le deal à ne pas rater :
Cdiscount : -30€ dès 300€ d’achat sur une sélection Apple
Voir le deal

Partagez | 
 

 Les Mouches de Jean Paul Sartre

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
AuteurMessage
Nemesis
Esprit FrappéEsprit Frappé
Nemesis
Féminin Balance Chat
Nombre de messages : 2627
Age : 36
Humeur : Hé ben ça va mieux!
Date d'inscription : 12/02/2009
Les Mouches de Jean Paul Sartre Vide
MessageSujet: Les Mouches de Jean Paul Sartre   Les Mouches de Jean Paul Sartre EmptyDim 26 Avr - 14:21

Réécriture du Mythe d'Electre.
Les Mouches est la première pièce de théâtre de Jean-Paul Sartre donnée au public, si nous faisons exception de Bariona, montée alors qu'il était en captivité.

Une jeune comédienne, Olga Kosakiewicz (Olga Dominique de son nom de scène), amie très proche de Sartre et de Simone de Beauvoir, suivait des cours d'art dramatique chez Charles Dullin. Celui-ci indiqua au philosophe que l'idéal serait qu'elle joue dans une pièce de théâtre pour apprendre son métier d'actrice. C'est ainsi que Sartre composa, pour elle, Les Mouches, que Dullin monta au théâtre Sarah Bernhardt aryanisé en "théâtre de la Cité" par les Allemands.
C'est à l'occasion de la première, le 3 juin 1943, qu'il fit la connaissance d'Albert Camus à qui il pensera, tout d'abord, pour tenir le rôle de Garcin dans Huis clos.
Les Mouches est un drame en trois actes qui prend racine à l'intérieur du mythe grec antique des Atrides pour développer une conception philosophique de la tragédie mettant fin aux sanglants combats des fils d'Atrée.


Résumé :

Oreste entre à Argos, sa ville natale envahie par les mouches. Il se fait appeler Philèbe et est accompagné de son précepteur, Le Pédagogue. Il y rencontre un peuple torturé : chacun est rongé par le repentir de ses crimes, jusqu'aux souverains, Clytemnestre et Égisthe, mère et beau-père d'Oreste qui ont assassiné son père Agamemnon à son retour de la guerre de Troie.

Électre, sœur d'Oreste réduite en esclavage au palais, tente de soulever une révolte du peuple contre cette éternelle pénitence, mais Jupiter, dieu des mouches et de la mort, l'en empêche.

Entraîné par sa sœur à qui il a révélé sa véritable identité, Oreste décide de venger Agamemnon en assassinant Égisthe et Clytemnestre. Jupiter ne réussit à convaincre ni Oreste de renoncer à son crime, ni Égisthe de ne pas se laisser tuer. Après le meurtre, le frère et la sœur se réfugient dans le temple d'Apollon, sous la menace des mouches de Jupiter.

Ce dernier obtient finalement le repentir d'Electre, mais pas celui d'Oreste qui quitte Argos, libérant ses nouveaux sujets de leurs remords et des mouches.


Thèmes Abordés :

Le repentir :
Les habitants d'Argos sont enfermés dans un perpétuel repentir qui frise le masochisme : l'intrigue se déroule lors de la fête des morts, qui sont exhortés à venir tourmenter les vivants pour leur faire payer leurs fautes.

Pour Oreste, regretter un crime est un moyen lâche de s'en défaire, il choisit d'assumer pleinement son double meurtre qu'il considère comme juste.

Il faut bien sûr rapprocher la scène finale, où Oreste part en assumant tous les crimes des habitants d'Argos, du rachat des péchés humains par le Christ dans l'Évangile ; et la fin de la pièce porte l'interrogation sur la possibilité de porter les fautes d'un autre.

La dernière scène montre les deux réactions opposées qu'on peut avoir face à un crime : le remords et le retour au "troupeau", attitude adoptée par Électre ; ou au contraire le choix d'assumer ses actes et de vivre avec. Oreste a choisi la deuxième voie. C'est pourquoi il est libéré de son fardeau (son destin) et ne s'est pas encombré d'un deuxième : le remords.

Mais Oreste décide finalement de se sacrifier pour son peuple. Il s'enfuit, poursuivi par les Erinnyes et libère la ville de leur présence, il laisse les hommes seuls en face de leur condition, c'est à eux de se construire par leurs actes, en effet il ne devient pas une nouvelle idole car, selon Sartre, le seul moyen de rendre les hommes responsables est de leur ôter le voile de leurs illusions.


La Liberté :
"Le secret douloureux des dieux et des rois, c'est que les hommes sont libres", explique Jupiter à Égisthe.

En effet, Jupiter intervient dans la pièce dès que quelqu'un l'invoque (Électre puis Oreste) pour faire un "miracle", mais perd tout pouvoir sur celui qui se sait libre. De même Égisthe ne pourrait gouverner si son peuple avait conscience de l'impuissance du souverain. C'est pourquoi ils doivent empêcher Oreste de "contaminer" le peuple (le "troupeau"). Mais ce peuple semble se complaire dans sa pénitence, et rejette la proposition de liberté que lui fait Électre. On peut ici voir une symbolique politique, présente tout au long de l'œuvre. Sartre critique la tyrannie et le fait qu'elle prive le peuple de libertés, tout en mettant en évidence le rôle du peuple lui-même qui contribue à cette dépossession.

C'est parce que La liberté a un coût : c'est elle qui fait d'Oreste un personnage totalement isolé, abandonné tour à tour par son précepteur, par Jupiter, par sa sœur et par son peuple. Mais Oreste est libéré et peut se gouverner lui-même. Il n'a plus de dieux au-dessus de sa tête.

Sartre invite ici le lecteur à l'introspection. Il lui fait prendre conscience de son pouvoir sur lui-même.


La Portée Politique :
Sartre, en écrivant cette pièce s'est donné pour but de lutter contre la légitimation du régime en place, c'est-à-dire le repentir véhiculé par le catholicisme, allié des nazis. Il faut penser à remettre cette pièce dans son contexte historique, en attribuant à Oreste les traits du surhomme nietzschéen ou de l'antéchrist il voulait redonner courage au peuple français dont la situation se retrouve aisément chez les Argiens… Égisthe et son allié Jupiter représentent le duo Pétain / catholicisme qui conseillait avec bienveillance "le devoir de collaborer" (La Croix, 4 janvier 1941). Oreste est donc de toute évidence le résistant type qui rétablit ce qui aurait dû être et supprime un état de fait injuste.


Distribution :

* Charles Dullin : Jupiter
* Paul Œttly : le grand prêtre
* Jean Lannier : Oreste
* Olga Dominique : Electre
* Delia-Col : Clytemnestre
* H. Norbert : Egisthe
* Lucien Arnaud
* Marcel d'Orval
* Bender
* Jean Joffre
* Mmes Perret, Cassan

* mise en scène : Charles Dullin
* décors et costumes : Henri-Georges Adam
* musique : Jacques Besse


Source ici
Revenir en haut Aller en bas
http://www.atarxerxes.fr
 

Les Mouches de Jean Paul Sartre

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 

 Sujets similaires

-
» Antigone (Jean Anouilh)
» La Guerre de Troie n'aura pas lieu (Jean Giraudoux)
Page 1 sur 1

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
 :: ♠ Introduction au mythe et à la légende :: Les réécritures-